J'aurais plutôt titré "𝗟𝗲 𝗹𝗼𝗴𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝗳𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘂𝗻 𝗗𝗚𝗦 : 𝘂𝗻 𝗰𝗮𝗱𝗲𝗮𝘂 𝗲𝗺𝗽𝗼𝗶𝘀𝗼𝗻𝗻é ?"
La question du logement de fonction des DGS mérite d'être abordée sous l'angle de la santé au travail et de l'équilibre professionnel. Si certains y voient un avantage, j'y vois plutôt un risque majeur pour plusieurs raisons :
👉 La frontière vie pro/perso s'efface dangereusement
Vivre sur son lieu de travail, c'est ne jamais vraiment en sortir. Le DGS n'est pas un super-héros en astreinte permanente, mais un cadre qui a besoin, comme tout un chacun, de se ressourcer et de maintenir une distance saine avec son activité professionnelle.
👉 Une pression sociale constante
Être identifié comme DGS 24h/24 dans sa vie quotidienne (courses, loisirs, vie familiale) crée une pression permanente peu compatible avec une santé mentale préservée. Le droit à la déconnexion devient alors un vœu pieux.
👉 Un faux sentiment de disponibilité
La proximité géographique peut créer chez les élus et les équipes l'illusion d'une disponibilité permanente, conduisant à des sollicitations hors cadre qui fragilisent le positionnement professionnel.
👉 Une vulnérabilité accrue
En cas de fin de fonction, perdre simultanément son emploi et son logement représente un double traumatisme qui peut mettre en péril la situation personnelle du DGS et de sa famille.
👉 Un frein à l'innovation managériale
Comment promouvoir des pratiques managériales modernes (télétravail, droit à la déconnexion, QVT) quand on incarne soi-même un modèle de confusion totale entre sphère professionnelle et personnelle ?
La performance d'un DGS repose sur sa capacité à prendre du recul, à analyser les situations avec distance. Cette prise de recul nécessite aussi une distance géographique.
Le véritable enjeu n'est pas de loger les DGS sur place, mais de repenser l'organisation du travail pour la rendre plus efficiente tout en préservant la santé des agents.
SNDGCT Syndicat Professionnel
Valérie BRUNET